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Les tribulations d’un John en perdition

John Mallory
   Posté le 10-01-2011 à 21:02:18   

Plutôt que d’écrire, un simple merci Eric, je me suis lancé dans un compte rendu qui de l’écrire m’a bien fait marré et qui j’espère de le lire vous fera sourire.

Quand le réveil s’est allumé à 7h dimanche, je me suis forcé pour me lever, car j’en avais marre de cette saloperie de Virus que je traine depuis bientôt 15 jours. Ca passe ou ca casse, mais raz le bol de trainé ma carcasse.

Je me dis que je ferai le 28 km, tant pis pour le 40 ou le 45, et concernant l’objectif de 50 bornes en moyenne par semaine pour 2011 on verra plus tard.

Je ne m’attends pas de toute façon à des single d’enfer, mais au moins je prendrais l’air et peut être pas la pluie.

Je sais que notre bon roi avait décrété par arrêt de sa majesté qu’il ferait la grasse mat jusqu’à 10h, m’ai avis qu’il avait prévu d’en écluser une sévère. Il ne me servira donc pas de lièvre, c’est normal en période de chasse.

Après un petit dej’ léger, j’équipe le bonhomme et v’la ti pas que je ne retrouve ni mes gants d’hivers ni mes sur-chaussures, doivent être dans la chambre où dort madame...
Un coup d’œil à la fenêtre, ‘tain il fait encore nuit, et le thermomètre me fait dire que les gants légers et l’évitement de flaques devrait suffire.

Hop, c’est partit, c’est quand même sympa d’aller à une randonnée en vélo et non en bagnole.

Par contre il fait toujours nuit et au lieu de traverser la forêt je prends la piste cyclable, la température n’est pas encore très haute et je regrette mes gants, mais je trouve un bon moyen d’oublier le froid : quinte de toux comme je sais les faire qui m’entraine vers une envie de vomir. Finalement ca veut pas sortir, donc on continue.

A l’accueil, c’est le bordel car la salle est trop petite.

Je vais pour payer mon entrée :
« vous etes licencié ? » demande-t-il en voyant mes couleurs de Poissy dont je suis paré de haut en bas .
« oui mais comme la FFCT est raciste pour moi cela ne compte pas »
« ah mais pas du tout, c’est juste un problème d’assurance »
« ben non, puisque je suis licencié, donc je suis assuré donc vous devriez pas me faire payer le surcout de 2 euros pour l’assurance de la journée »
Un deuxième gars à la table « pas du tout ce sont les consignes de la fédération, il faut que vous payer le tarif non licencié puisque vous n’êtes pas licencié à la FFCT »
« C’est bien ce que je dis : vous êtes raciste » et je tends un billet de 10 au premier gars qui me glisse dans la main la monnaie comme si j’étais licencié FFCT.
Je le remercie et je me casse.

Je regarde le parcours et la surprise : on va faire une grande boucle vers le sud pour revenir par les étangs de la minière.

Début pas clair : on ne sait pas si on pend le départ ou si on remonte l’arrivée. Le vtt opte pour ne pas monter : le troisième plateau décrète qu’il ne veut pas passer, je le passe à la main et je prends l’autre chemin qui s’avère le bon.

Les 5 premiers kilomètres sont tranquilles entre Versailles et Vélizy, ils nous font prendre des bosses que je connais et je sais où il faut doser l’effort. D’ailleurs je n’imprime pas un super rythme car j’ai plus l’impression de me balader sur mes terres que d’être en randonnée. Résultat je manque plusieurs fois de louper certains embranchements.

Les quelques singles sont saturés de boues liquides, les roues de Pedalator et les Toros 1,85 prennent le relais à défaut du cycliste qui ne trouve toujours pas son rythme.

Sur les grandes allées j’en profite pour tester le dérailleur avant, finalement c’est le grand plateau qui boude son plaisir, tant pis pour lui je lui préfère le troisième qui passe maintenant nickel.

On passe l’autoroute et on se retrouve dans la forêt de Jouy. Et là, en voyant un mec se cacher derrière un arbre pour évacuer sa gastro, je me dis que je ne suis pas si mal que cela.

Km 9 on passe à l’ombre de l’aqueduc de Buc, mais qu’elle ombre ? Le soleil n’est toujours pas présent et une légère brume envahie la vallée, c’est beau !

On monte sur le plateau de Saclay, petit dénivelé mais je suis obligé de poser pour la première fois le pied, comme tout le monde d’ailleurs car la boue à transformer le chemin en immense patinoire/bourbier.

Par contre le soleil fait plus que pointer son nez, et le ciel bleu occupe plus de la moitié de l’horizon.

Km 10 : pancartes pour le choix entre 28 et 40/45. A part le fait que je fais une moyenne pitoyable pour le dénivelé, j’opte pour le 40/45, le ciel est bleu, les jambes sont toujours absentes mais le moral est là !

Il s’en suit une descente derrière les loges transformée en rivière, la descente est super casse gueule par temps sec à cause de la caillasse, là c’est pire mais ca passe.
Par contre j’appréhende la cote qui suit que je n’arrive pas à monter par temps sec à cause du dénivelé et de ma légère surcharge pondérale…
Ca pas loupé, ils ont tous poussé le vélo, la grassitude du terrain a eu raison des plus expérimentés.

On commence à traverser le plateau de Saclay, et là je me retrouve en face d’une flaque de plus de 50 m de long qui fait toute la largeur du chemin. Pas le choix faut traverser, et c’est bien profond : tel un navire je fends l’eau qui retombe sur mes chaussures non recouverte : bain de pied, mais ce sera pire plus tard.

J’appréhende la suite, 500m à travers champs où c’est collant à souhait à la mi-saison et je n’ose imaginer en hivers ce que l’on va subir. Les organisateurs proposent un contournement par le bitume que je prends comme tout le monde.

Premier ravito au CEA, sans prétention mais suffisant.

Petit détour vers Villiers et on pique vers Chateaufort. La forêt a du mal à supporter les passages répétées et les chemins étroits deviennent dur à négocier, m’en fout ma moyenne est déjà basse. On joue aux montagnes Russes et le faible dénivelé suffit à faire galérer tous le monde de part la boue qui est super épaisse et profonde.

Une petite ligne droite en légère descente, je fais tourner les jambes pour préparer la prochaine bosse.

Grand bruit à l’arrière du vélo, et roue bloquée. Le dérailleur est coincé en haut de la roue au milieu des rayons et la chaine est vrillée. La fameuse patte de dérailleur a cassée. Cette pièce pour moi était une légende, je savais qu’elle est fragile sur les vélos sophistiqués et là cette conne elle a décidé de me lâcher.

C’est l’avantage d’être nul en mécanique, on sait tout de suite que l’on ne peut pas réparer.
Par miracle, j’ai pris mon téléphone, chose que je fais très rarement.

J’appelle madame : elle n’est pas dispo, occupé par son jogging hebdomadaire.

Un coup d’œil au GPS, 10h45, me dit que la cérémonie du levé de sa majesté est peut être terminée.

C’est Jocelyne qui répond,
« non il n’est pas encore levé. »
«  laisse tomber j’attendrais le retour de madame pour me dépanner »
« Non, non, je vais le réveiller et d’ailleurs il se lève »

S’ensuit une conversation ubuesque, :
« t’es où ?»
« euh, en pleine forêt du coté de Villiers et de Chateaufort »
« de Villiers, c’est où ? »
« ben du coté du CEA de Saclay »
« mais je croyais que tu faisais la randonnée de Versailles »
« ben oui justement »
« mais tu situe où Chateaufort ?» (ouhla, il n’a pas bu que du lait de la bergerie royale, notre bon roi »
« ben à coté de gif »
« ah ils vous font passer par là !, ok c’est pas dans leur habitude !  je viens te chercher»
« ben prend un café avant quand même »
« non t’occupe, je viens, mais t’es ou exactement ? »
« au milieu de la forêt du coté de Villiers et de Chateaufort »
« bon je prends mon GPS »

Pour trouver la route la plus proche j’ai fait le choix de continuer la rando en sachant que cette forêt n’étant pas grande, ca devait le faire.
Par contre le cadre, à tube triangulaire, ce n’est pas top pour le portage, ca fusille bien l’épaule. C’est partit donc pour pousser le vélo sur la roue avant en soulevant l’arrière. Le chemin monte et devient étroit, ce n’est plus un single, c’est une rivière, ce ne sont plus des chaussures, ce sont des aquariums.

En milieu de cote, je tape la discute avec Delphin et Patrick et en haut de la cote je tombe sur la stèle d’Anquetil à un carrefour où arrive dans sa calèche notre bon roi moins d’une minute plus tard : d’où la célèbre phrase, la ponctualité est la politesse des rois.

Bilan des courses : 22 km de VTT, 8 km de voiture, une patte de dérailleur cassée, une chaine broyée, des rayons tordus, un cadre rayé : elle commence bien l’année 2011.

Merci encore Eric


Edité le 10-01-2011 à 21:03:49 par John Mallory


Meuceumeu
   Posté le 10-01-2011 à 22:04:43   

Qu'est ce que certains ne vont pas inventer pour justifier auprès de Madame l'achat d'une nouvelle monture...
LOUIS XIV
   Posté le 12-01-2011 à 07:49:04   

John Mallory a écrit :

(ouhla, il n’a pas bu que du lait de la bergerie royale, notre bon roi 

je te confirme qu'en cette période où l'on tire les rois, je suis très sollicité.

Dommage, faisait beau quand je suis allé te chercher... Donc, t'as pas oublié, quand on fait du VTT surtout dans la merde il ne faut pas se contenter d'emmener unec hambre à air et une pompe, il faut aussi un dérive chaine et une patte de dérailleur de rechange.

A+ camarade