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 De Ronde van Vlaanderen 2006

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Bourricot
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Bourricot
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   Posté le 20-01-2006 à 22:24:31   Voir le profil de Bourricot (Offline)   Envoyer un message privé à Bourricot   

Salut les tétards,

comme annoncé lors d'une mémorable soirée en Mayenne en septembre 2005 ( la veille du Roc Suzannais ) ... je vais prendre le départ de la Ronde ( le samedi, pour les poireaux ) le 1er avril prochain.

Programme :

vendredi 31 mars midi : mon pote Olivier de Lannion ( dit "le Gros" ou "La Brutasse" , bref, entre rouleurs, on se comprend ) vient me rejoindre à Houilles

on part en début d'après midi ( 15H grand max ) avec ma caisse pour AALST ( 20 km à l'ouest de Bruxelles - 3H15 d'ici ) où j'ai réservé une chambre pour 2 à l'Hôtel IBIS

Samedi 1er avril 4H00 : on décolle d'AALST pour Ninove ( 13 km, mais sans doute beaucoup de monde, je me méfie ) , on laisse la voiture, et on embarque ( dans la navette mise en place par l'organisation, vers 5H00) bonshommes et vélos pour Brugge où le départ est donné à partir de 7H00 sur la Grand'Place ( Magnifique ! )

257 km, et quelques "muurs" plus tard, nous arrivons - dans quel état ?- à Ninove.

Quelques gueuzes pour se remettre ...

Retour à Houilles, le soir ( sans doute assez tard ) ...

Voilà, voilà, c'est juste pour dire qu'il reste une place dans ma caisse ( précision utile : véhicule de fonction, donc pas de frais de carburant ni de péage à partager ) pour un gars et un vélo le vendredi 31 mars en début d'après midi.

Pour le reste ( inscription Ronde + navette = 33 € + Hôtel à Aalst ) je ne m'en occupe évidemment pas

Voilà, je serais très heureux d'emmener qqun du Club, à qui je donnerai évidemment priorité, mais je ne pense pas que cette formule "extrême bitume" fasse rêver grand monde chez nous ...

Alors, si quelqu'un "extérieur" pas chiant et motivé, lecteur occasionnel de ce forum est intéressé, y'aura peut-être une place de libre dans la Bourricot-Mobile.

Si ça vous branche, faites vous connaître ici même


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Asinus ad lapidem non bis offendit eundem
brutasse
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brutasse
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   Posté le 21-01-2006 à 01:26:41   Voir le profil de brutasse (Offline)   Envoyer un message privé à brutasse   

je verrais bien Akim qui me semble capable de tenir la distance si je me rapelle bien de cette soiree memorable de septembre...
Bourricot
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Bourricot
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   Posté le 21-01-2006 à 14:00:02   Voir le profil de Bourricot (Offline)   Envoyer un message privé à Bourricot   

Ah, pauvre Hakim, si tu voyais dans quel état il est en ce moment.

Lui qui a toujours été grimpeur, il s'est regardé le nombril depuis octobre, il ne roule plus, et n'arrive même plus à passer un pont de chemin de fer ( je repète ce qu'on m'a dit ).

Question descente, à part pour les bouteilles, il a toujours été pitoyable ( encore plus nul que moi, c'est pas pour dire, mais je suis quand même une bonne référence pour étalonner un pied d'échelle ).

Et sur le plat, pauvre Hakim, un coup de vent de travers, et il s'envole comme une brindille ... surtout qu'il ne sait pas du tout rouler sur route en paquet. C'est le seul mec qui reste constamment 10m derrière tout le monde, à tirer la langue sur le plat à 40km/h, alors que tous les autres relaient tranquillou, et qui s'étonne au bout d'une heure et demi de ne pas être en grande forme ...

Non, je ne pense pas que la Ronde, ce soit trop son truc.

Par contre, quand il aura retrouvé ses jambes, tu le lâches en bas d'un montée sèche, et tu le regardes s'éloigner en maudissant les lois universelles de la gravité.

Sans rire, Hakim, c'est certainement un des meilleurs grimpeurs du Club, avec Niko et Jo.


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Asinus ad lapidem non bis offendit eundem
brutasse
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brutasse
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   Posté le 24-01-2006 à 18:47:16   Voir le profil de brutasse (Offline)   Envoyer un message privé à brutasse   

C'est vrai que pour ce qui est de la descente,hakim à l'air de partir très vite meme si il y a "bavure" à l'arrivée...

Tarzan
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Tarzan
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   Posté le 24-01-2006 à 20:38:15   Voir le profil de Tarzan (Offline)   Envoyer un message privé à Tarzan   

Je pars vite dans la pente, c'est à cause de mon Cx ! C'est donc pq je descends lentement, voilà !
Tu es trop modeste Bourricot car John s'incline platement devant tes perfs de descente, et il est bouche B devant celles de Nanard. Bourricot et Nanard, alias les "free riders du sky".
brutasse
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brutasse
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   Posté le 25-01-2006 à 18:45:27   Voir le profil de brutasse (Offline)   Envoyer un message privé à brutasse   

M'enfin,il n'y a pas un seul crotteux vététiste banlieusard qui viendrait se frotter aux à 2 bouseux de la Mayenne!!!
ne laissez pas les gueuses aux gueux.
viendez en masse que diable.
Bourricot
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Bourricot
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   Posté le 25-01-2006 à 21:31:10   Voir le profil de Bourricot (Offline)   Envoyer un message privé à Bourricot   

Soyons précis, camarade !

la gueuse = la femme du gueux

la gueuze = bière belge ( produit par fermentation spontanée de blé pour partie non malté )

Bon, remarque bien qu'après quelques gueuzes, on peut être nettement moins regardant sur les qualités des gueuses, et, à bien y réfléchir, l'inverse est vrai aussi, surtout si il fait chaud.

Finalement , tout cela est assez dual et la seule différence est tout bêtement quantitative. Pour parodier ce que disait Reiser dans "Mon Papa" ( de mémoire " les abeilles, c'est comme les bouteilles de vin, il en faut 7 pour abattre un homme ), je dirais : les gueuses, j'aurais du mal à finir la troisième ; les gueuzes, faudrait vraiment que je sois pas en forme.

Sinon, pour en revenir à la Mayenne, je crois que depuis un certain dimanche de 1992, le nom de ce petit coin de France n'est plus complètement inconnu entre Brugge et Ninove.


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Bourricot
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Bourricot
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   Posté le 24-02-2006 à 15:22:01   Voir le profil de Bourricot (Offline)   Envoyer un message privé à Bourricot   

Allez ( Prononcer Alleï ) , demain je me mets dans l'ambiance.

Je bloque mon aprèm pour regarder sur Sport + le Circuit Het Volk : histoire de bien voir comment Boonen monte les petites bosses du Plat Pays , mises au programme de l'édition 2006 :

Kattenberg ;Vieux-Quarémont ;Hotond ;Pottelberg ;Mur de Grammont ;Valkenberg ;Eikenberg ;Leberg ;Berendries;Molenberg

Putain, alors que j'en chie à 27 de moyenne dans les roues sur 100 bornes en Vallée de Chevreuse , les pros s'envoient fin février 202 km et un festival de Muurs sous la pluie et par 3°C ... et sans doute le tout en moins de 5H sur le vélo ...


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brutasse
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brutasse
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   Posté le 24-02-2006 à 18:19:45   Voir le profil de brutasse (Offline)   Envoyer un message privé à brutasse   

eh faignasse,au lieu de rester devant ton écran,tu ferais mieux de te remuer le cul pour etre au top le 1er avril
putain si je me fais mal depuis un mois,c'est pas pour que tu reluques mon fessard pendant 8 h
ouais,j'en ai marre de me peler les miches pendant 6 h à monter des grimpettes,à m'irriter le fondement et à me tartinner le cul au mytosil après, pendant que mossieur se la coule douce devant son poste avec quelques mousses.
j'ai été bien con de répondre à ce plan mortel
j'aurais mieux fait ce soir là de suivre hakim...
et demain je remets ça...et dimanche,j'en rajoute une couche

plus que 5 semaines...
et apres bonjour la décompression...
brutasse
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brutasse
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   Posté le 28-03-2006 à 01:08:57   Voir le profil de brutasse (Offline)   Envoyer un message privé à brutasse   

j-5:putain j'ai les petoches!
ça sent le pacs avec l'homme au marteau.
et la meteo,je ne la sens pas trop...
eh bourricot,on peut faire le coup de la migraine,de la panne d'essence,tu ne peux pas rater ta réunion du 31 mars!

LOUIS XIV toi le spécialiste des excuses foireuses,un peu de solidarité avec un immigrant breton.

je vois dans mes pires cauchemards un peloton de 25 tyler qui parlent un dialecte local qui m'est inconnu avec des incantations en se prosternant :"bout naine!"

et qui me flinguent au bout de 25 bornes et auxquels j'arrive pas à m'accrocher ... moi,le roi des suceurs de roue,j'y arrive pas ouais,vraiment pas

et ces enfoirés de tyler qui me crient:poissy 2 lannion 0 :

et là j'me dit;hakim,ton pif,c'est de la bibine c'est vrai que quand l'autre ane baté me dit: que de la gueule,t'es pas cap d'aller niquer les belges chez eux,et bien je pouvais encore dire:"OUAIS"

putain,des qu'il dit qqchose je suis un vrai

il faut que je m'émancipe,j'ai trop d'angoisses existentielles !
Tarzan
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Tarzan
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   Posté le 28-03-2006 à 10:30:11   Voir le profil de Tarzan (Offline)   Envoyer un message privé à Tarzan   

Trop tard pour pleurer, fallait pas écouter Dark Vador ! Allez, on trinquera joyeusement a ta santé samedi car tu vas en avoir besoin j'ai l'impression. Courage .... et mets de la vaseline.
Bourricot
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Bourricot
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   Posté le 28-03-2006 à 13:11:47   Voir le profil de Bourricot (Offline)   Envoyer un message privé à Bourricot   

Gant, samedi 1er avril :

Vent: SO/35 km/h ( c'est déjà ça, il est globalement plutôt favorable )
Averses avec possibilité d'éclaircies
T° entre 8 et 13 °C
Lever du soleil : 7H24

C'est exactement comme ça que j'imaginais la météo.
Franchement, si c'est pour monter les muurs avec les pavés secs, c'est pas drôle.


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tyler
je ne suis pas gros, je suis bas de poitrine
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tyler
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   Posté le 28-03-2006 à 14:14:08   Voir le profil de tyler (Offline)   Envoyer un message privé à tyler   

quoi qu'il arrive je vouis tire mon chapeau et vous encourage de tout mon être... rien que de lire la distance ça me file mal au fion et aux cannes...

et puis lolo n'oublie pas tes trois objectifs: 1 terminer 2 devant olivier 3 devant le pharmacien!!!

tu te rappelles la chanson de jj goldman "il vit sa ronde par procuration devant son poste de télévision..." je suis de tout coeur avec toi en espérant que tout ce qu'on a fait cet hiver de serve...
Pepito
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Pepito
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   Posté le 29-03-2006 à 11:00:07   Voir le profil de Pepito (Offline)   Envoyer un message privé à Pepito   

Respect les gars.......

j'ai hâte de voir ce que çà donne à la TV, et hâte de lire vos compte rendus......

Porte haut et fort les couleurs de Poissy VTT....... le club s'internationnalise.....

et vive la Bretagne.....
Bourricot
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Bourricot
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   Posté le 01-04-2006 à 21:23:41   Voir le profil de Bourricot (Offline)   Envoyer un message privé à Bourricot   

De Ronde van Vlaanderen

Salut tout le monde, je suis Odile (alias Mme Bourricot).

Bourricot et son pote Olivier sont bien arrivés, ils viennent d'appeler de Ninove, ils ont faim, ils sont crevés et arriveront à Houilles beaucoup plus tard dans la nuit.

Les nouvelles vous parviendront donc demain (leurs portables sont nazes).

A+

Odile (bourricotte)


Message édité le 01-04-2006 à 21:25:20 par Bourricot


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Bourricot
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Bourricot
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   Posté le 01-04-2006 à 21:26:45   Voir le profil de Bourricot (Offline)   Envoyer un message privé à Bourricot   

Heu... ils ne m'ont rien dit à propos du pharmacien.

Message édité le 01-04-2006 à 21:30:16 par Bourricot


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LOUIS XIV
même pas mal...
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LOUIS XIV
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   Posté le 02-04-2006 à 15:54:46   Voir le profil de LOUIS XIV (Offline)   Envoyer un message privé à LOUIS XIV   

Merci madame Bourricot
LOUIS XIV
même pas mal...
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LOUIS XIV
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   Posté le 02-04-2006 à 23:48:27   Voir le profil de LOUIS XIV (Offline)   Envoyer un message privé à LOUIS XIV   

Bravo et félicitations à vous les gars pour cette énorme pef. Vivement le week-end prochain pour que nous comptes cette sortie homérique
brutasse
meme pas peur des vaches!
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brutasse
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   Posté le 03-04-2006 à 01:29:01   Voir le profil de brutasse (Offline)   Envoyer un message privé à brutasse   

oh putain,j'en ai chié!!!!!!!!!!!
mardi soir je bosse avec un type qui se tape une crève d'enfer...et j'arrive donc à houilles vendredi midi avec une sinusite et une toux sèche.je me bourre de saloperie dans le pif et la gorge.
bourricot m'attend,ses affaires pretes,son bike nickel ...on s'enfile une paella et on file chez les belges.
vu le profile,je me disais:on se planque pendant les 140 1eres bornes derriere un paquet de flamands à 40 à l'heure,donc 3h30 puis les 120 qui restent un peu plus et hop,en 8h c'est emballé...
on arrive à l'hotel,on laisse nos affaires et va faire un tour voir le muur...
en chemin,je m'arrete dans une pharmacie,mon spray nasal est vide.le type m'en vend un qui me débouche en 5 mn:il y a des corticos dedans,c'est bon,on est bien arrivé...
le muur à l'air prenable en mettant qqs coups de cul.l'endroit est joli à voir,les belges très gentils,on bouffe des pates dans un resto avec une mousse,on rentre à l'ibis,on se couche tot.
4h30 réveil.on plie les gaules,on arrive près des navettes,on fourgue nos montures dans la remorque du car qui nous transporte à bruges.
on bouffe en route et on pique du nez.
on y arrive,le cadre est superbe,on fait 30 mn de queue pour se faire tamponner notre sésame et en avant...il est 8h05.
il commence à pleuvoir,j'ai vite froid aux pieds mais ça va.
mais c'est quoi ce trajet:des pistes cyclabes avec des poteaux au milieu ou d'autres obstacles,des routes ouvertes,un revetement à chier en beton avec ou sans joint entre les plaques,des nids de poule partout...on file vers ostende,vent et pluie dans la gueule dans un paquet de + en + gros.je suis sur d'avoir vu une centaine de crevaison!
on s'arrete pisser,on chasse pour revenir dans ce groupe.
on n'avance pas,on n'est pas à 30 de moyenne ...
la pluie s'arrete et le soleil s'installe pour toute la journée.
comme on se fait chier à cette allure,on va devant tirer qqs bourres,mais le flechage est nul,il n'y a que très peu de bénévoles,on se plante de direction 3 ou 4 fois...
1er controle,on fait la queue,on fait le plein,on repart .
on traverse des bleds en pleine circulation,on zigzague entre les voitures,on grimpe sur les trottoires,on se paye 10 ou 20 feux rouges.
tiens, ça part devant il y a 5 mecs qui se font la malle.ils prennent 100m...MERDE Laurent est dedans et j'embraye à fond,je bouche le trou.je me suis fait mal sur ce coup là...je me dit tout de suite que je vais le payer dans qqs heures.en plus ils se relayent à 50 à l'heure,je suis un peu, puis je m'y met et hop:un feu rouge.on s'est fait mal pour rien,le paquet demarre avec nous...
2eme controle km 105.on refait le plein, on pisse et on remet ça.
arrive les pavets:ça fait mal,ça vibre,je perds un bidon.et encore des pavés,je suis crispé de partout tellement j'ai mal,surtout aux couilles qui vibrent contre la selle!j'ai un aperçu de ce que c'était la gégène...
on monte 2 cotes,on est déçu,on les a à peine sentis meme si je commence à etre entamé...
et puis dans une cote je sens ma cale droite qui n'est plus solidaire de ma chaussure.je m'arrete pour voir et resserer, je décale et CRAC!cale cassée qui reste dans la pédale.je suis baisé!on reflechit,je regarde mon carton,on peut telephoner pour une assistance,mais ce n'est qu'en cas d'abandon.finalement,on repart ensemble en essayant de trouver un vélociste. et je galère,mon pied glisse.quand il est stable,je m'appuies presque sur le talon,je ne peux pas me mettre en danseuse,je n'avance pas,et je me fatigue encore plus,j'ai un début de tendinite derrière le genou avec cette jambe qui ne tourne pas comme d'habitude,j'ai un début de crampe toujours du meme coté.on est à la moitié...
miracle,on trouve un vélociste!je fais la queue derrière d'autres galèriens,on achete une burette d'huile en plus de la cale pour la chaine de laurent.3 coups de tournevis,un coup de pince coupante sur la cale cassée et on repart.sauvé... pour l'instant...
on fait 200m :un pont levis qui laisse passer une péniche sur le canal.
300m plus loin,3eme controle km 160.
je fais le plein d'un isostar dégueulasse,je taxe un peu de bouffe et on repart,laurent et son boulet,ça m'énerve de lui gacher sa journée,mais bon,chacun sa croix...
je suis raide,je passe 2 murs à pied,mon ane m'attend au sommet,j'ai soif,on cherche un bar,on suit un type habillé comme un télékom,on monte une cote,je décroche un peu(beaucoup),je suis vanné,laurent fait demi-tour,il me nargue ce con?c'est pire:on s'est planté de route,il faut qu'on redescende ce que j'ai péniblement monté!
nous la ronde on fait ça en 18 cotes tellement qu'on est des balaises!
on s'arrete dans un bar au bas de cette grimpette,on boit 2 coups,je me lave la gueule pleine de boue,et c'est repartit pour le koppenberg...Là je ne me pose pas de question:pied à terre.on a vu un seul type sur son vélo...c'est le seul que laurent n'aura pas grimpé entièrement!
plus que 12 murs!
un secteur pavé faux plat descendant.je passe mieux les pavés que mon compagnon d'infortune depuis le début(il n'y a que là que je peux me valoriser,j'en profite),je le double tout de suite,et j'enchaine le berg toujours pavé et la descente toujours pavée,je tourne les jambes,il va bien revenir,et j'enchaine le 7eme berg.et au sommet j'attend au soleil,je bouffe et je bois.il se passe un quart d'heure.
coup de fil,c'est laurent qui m'attend en haut du 6!comme il est mieux,on décide de rouler tous les 2 puisqu'il va me rattraper.il me rejoint après le 11.on s'arrete au 13,je suis mort.il reste 40 bornes
.on achete à boire et on repart.j'arrive à rejoindre le dernier controle km 232.je ne mange rien,ça passe pas.je fais un début de malaise,et puis tout de suite,j'ai mal au bide.aux chiottes,...j'en chie,avec la deshydratation,constipation...puis chiasse:que du bonheur!et en plus je me déchire la rondelle!
ça va mieux,on repart avec une cote qui n'était pas sur le profile...
on arrive à kapelmuur,je grimpe 50m et je m'arrete:j'abandonne.
j'ai fait 6 marathon et x triathlons longues distances ou j'ai toujours fini mais là,c'est moi qui suis fini..."laurent je reste là,viens me chercher en bagnole,je t'attends."il n'arrive pas à me motiver.
et puis il y a un type que j'avais remarqué qui passait tous les murs en marchant je regarde son maillot:il est de st-brieuc!"viens avec moi,on va finir".je me laisse convaincre et on monte le muur à pied,laurent abandonne enfin son boulet.jean-paul marche plus vite que moi,je ne sais pas si je tiens le vélo ou l'inverse...
on descend et on retrouve à vive allure le bosberg on s'arrete pour marcher,mais je suis pas à l'aise,je repars et je roule jusqu'au sommet.Là,j'attend mon briochin,accroché à une barrière.un flamand se casse la gueule derrière moi,il pète son dérailleur,les boules pour lui:15 bornes faciles et c'est fini.
on repart,mon cheval sent l'écurie,il commence à faire nuit.on roule très bien dans ce paquet de 10.encore une erreur de parcours:demi-tour,et c'est la ligne d'arrivée:il est 20h45,il fait nuit.
12h40 de galère...
a part ça,ça va...
BATMAN
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BATMAN
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   Posté le 03-04-2006 à 08:15:48   Voir le profil de BATMAN (Offline)   Envoyer un message privé à BATMAN   

chapeau bas mossieur 12h40 de tour des flandres ça doit pas etre de la tartelette,mais vous avez atteint votre objectif"terminé",quand meme autre chose que 2h20 de crosscountry à bellefontaine
Pepito
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Pepito
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   Posté le 03-04-2006 à 09:40:44   Voir le profil de Pepito (Offline)   Envoyer un message privé à Pepito   

Respect les gars!!!!!!!

bravo...... je n'en reviens pas...... 12h40??????


Peut-on s'assoir correctement le lendemain?????
lolo
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lolo
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   Posté le 03-04-2006 à 09:59:50   Voir le profil de lolo (Offline)   Envoyer un message privé à lolo   

Alors là BRAAAAVO!!! Chapeau bas (mème très bas)...
Non mais dites donc, alors quoi, je vois que l'on roule sur les trotoires et que l'on grille les feux tricolores; mais c'est pas bien du tout ça!!! (mais non je rigole).
Bourricot
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Bourricot
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   Posté le 03-04-2006 à 13:14:15   Voir le profil de Bourricot (Offline)   Envoyer un message privé à Bourricot   

Olivier me retrouve à Houilles vendredi midi.

On décolle d’ici vers 15H00.

On passe la frontière, direction Kortrijk puis Gent ( faut pas m'en vouloir si j'écris mal en flamand ). Depuis l’autoroute, on cherche des yeux les monts, mais ya rien à faire, c’est désespérément plat, aussi loin que le regard porte.

On arrive à Aalst, l’hôtel IBIS est juste à l’entré de la Ville. Ya des vélos partout, et sur le parking, quasiment que des véhicules étrangers : italiens, anglais, allemands, hollandais, un seul français, à part nous.

A la réception, aucun souci, malgré une réservation par internet sans avoir dû laisser le n° de carte bancaire, ce qui m’avait un peu inquiété.

On nous donne la clef et les tickets pour le petit dèj’ . A partir de quelle heure, le petit dèj, m’enquières-je ? A partir de 6H00. Bah, non merci, nous on décolle à 5H00 maximum. C’est pas pour dire, mais pour un tarif hôtelier « spécial Ronde » ( à savoir 85 € la chambre par nuit pour ce WE là au lieu de 69 € plein pot sinon ) ils auraient aussi pu proposer un café « spécial Ronde » pour ceux qui font le grand tour et se lèvent tôt.
OK, je rends illico les deux tickets, tant pis, j’aurai pas droit à mon café avant de rouler.

On monte les vélos et les sacs dans la chambres, un peu inquiets de la configuration du truc. C’est pas qu’on s’entend pas avec Olivier, on est potes depuis que j’ai 15 ans, mais bon, si on avait deux lits bien séparés, comme j’avais demandé à la réservation, ce serait pas plus mal.

Chambre 208 : putain, il y a même trois lits. On pense très fort à … on va l’appeler Monsieur X, pour pas éveiller les soupçons, qu’aurait bien eu sa place dans cette aventure.

Bon voilà, on est bien installés, il est encore tôt (18H30 ? ) , pas question de dîner à l’hôtel, pour moi ça me rappelle trop le boulot, on va faire un tour de caisse à 20 km, à Geraardsbergen ( Gramont, un m ou deux ? ) pour voir le fameux Muur ( Note 2 ).

C’est très beau, Geraardsbergen : on se gare à mi-pente du Muur, jusque-là rien de vraiment impressionnant, puis on finit à pied. Des vélos montent : un anglais, puis des espagnols. Arrivé en haut, je suis presque déçu. Putain, c’est ça, l’épouvantail des Flandres ? Ya rien de vraiment terrible. OK, ça monte, OK, ya des pavés, mais bon, ya rien d’extraordinaire !

Du coup, pour Olivier et moi, le moral, comme le temps depuis seulement 20 minutes, est au beau fixe. On a largement démythifié la plus célèbre ( pour nous ) des montées flandriennes, et tels Rik Van Looy et Roger De Vlaeminck, sûrs de notre force, on descend sur la place principale, boire des bières ( la Ename : excellente à la pression (Note 1 ) ) et manger des pâtes et de la Mattentaart ,

Des chapiteaux se montent sur la place.

Les drapeaux jaunes ornés du Lion noir flottent partout au vent.

Pour nous, c’est J-1, mais pour tous, c’est J-2.

On sent carrément l’effervescence de tout un ( demi ? Note 3 ) pays.

Bon, c’est pas tout ça, on a bien mangé, il y a plein de bars bien accueillants autour de la place, mais ma conscience me tire par la manche pour m’empêcher d’essayer les autres établissements, et pour une fois, je l’écoute.

Je reviendrai, promis.

En rentrant à l’hôtel, on passe par Ninove, pour repérer les lieux. Mais ya rien à repérer. Il fait nuit, et puis on est un peu crevés ( Olivier parce qu’il est à moitié malade – ce sont toujours les cordonniers le plus mal chaussés - , et qu’il a eu une rude journée de route depuis les Côtes d’Armor, et moi parce que j’ai eu le matin même un « moment fort » professionnel qui m’a coûté quelques mauvaises nuits, aussi ).

22H00. Dernière vérification des vélos. On règle le réveil : 4H30. On remplit les bidons. Je tente un caca. Raté.

22H30 : Je dors

Mauvaise nuit, évidemment.

4H27. Mais pourquoi, les grands jours, se réveille-t-on toujours 3 minutes avant le réveil ?

Douche. Re-tentative de caca. Nouvel échec.

5H00, on quitte l’hôtel. Olivier mange des bananes. 10 minutes plus tard, on galère un peu pour trouver le lieu de départ, à Ninove. Et puis on trouve. On vérifie 15 fois qu’on a bien tout. On ferme la caisse, et hop, direction les bus. Je pensais qu’en étant à l’heure dite ( 5H30 ) on serait en avance, mais non, les bus sont quasiment déjà pleins.

Finalement, vers 6H15, les bus ( une petite dizaine ? ) démarrent. Pendant le trajet, Olivier impressionne carrément nos voisins en ingurgitant deux boîtes de 500 g de riz au lait ! Pour ma part, j’ai pas faim, comme toujours le matin, je me force quand même à en manger une.

Une petite heure de bus, et on arrive à Brugge. Je connaissais en touriste. Mais en cycliste, c’est pas mal non plus. Le bus nous dépose sur la place principale, la grande place du marché ( Grote Markt : oh, putain, t’as vu ça comment je suis quasiment bilingue ! ). On récupère les vélos, et là, c’est chiant : il faut faire la queue ( on a bien mis 20 minutes ) pour se faire tamponner la feuille de route.

Il pleut. Pas beaucoup, mais il pleut.

On nous distribue pendant ce temps-là des prospectus pour une autre épreuve ( c’est tout en flamand, alors je sais pas très bien si c’est une cyclosportive, comme on en a en France, ou une cyclotouriste ) , mais tout ce que je comprends, c’est la distance : 275 km ! Remarque, ils ont aussi un circuit court, de 250 km ! Mais putain, on est où, là ? Leurs kilomètres ils sont plus courts que chez nous, ou quoi ? C’est quoi ce pays de fous ?

On en profite pour mater les vélos. Ya un peu de tout. Les plus beaux sont sans doute ceux des italiens. Ils se sont déplacés en nombre, et leurs macchine sont parfois magnifiques.
Les plus exotiques sont ceux « du nord » ( Hollandais, Allemands, Belges ), avec des tas de marques dont je n’avais jamais entendu parler.

Et puis, dans la file d’attente, je regarde les gars qui sont là ( pardon, je dis les gars, mais y avait aussi deux ou trois filles). Un peu de tout. Des jambes rasées, avec maillot de Club. Des autonomes avec un maillot d’une équipe professionnelle ( entre Davitamon-Lotto et Quick Step, je sais pas très bien qui gagne ).

Sans compter les 25 gars qui ont le culot de rouler avec le maillot de Champion du monde Quick Step de Boonen ! L’idolâtrie, c’est déjà pas trop mon truc, mais l’usurpation, j’y arrive vraiment pas.

En détournant mon regard de ces ersatz, ma sympathie et mon admiration va naturellement et plutôt aux poilus, aux guerriers avec casque à boudin ( j’avais vu ça qu’à la télé !) sur des vélos en acier qu’ont au moins 30 ans, avec 5 pignons et passage de vitesse sur le cadre, aux gars avec des sacs à dos de 20 kg, aux gars en survêtement et blouson de montagne avec une bouteille d’eau minérale attachée sur le cadre d’un vélo de supermarché …

On voit aussi des vélos couchés, des VTT, des vélos de cyclo cross ( je suis pas spécialiste, mais avec freins Cantilever, ça doit être ça, non ? ) avec pneus « poilus » ou chauves.

Et puis y’en a plein qui ont de la lumière aussi. Oh, faut pas déconner, on va pas y passer la journée, quand même !

Bon, on arrive enfin sur le podium officiel du départ. Un coup de tampon sur la carte de contrôle. On arrive à redescendre sur la pente glissante sans se péter la gueule. On chausse. Je lance le compteur. On se tape dans la main. Doit être un peu plus de 8H00.

C’est parti.

Bizarre, ce départ en pleine ville. Personne aux carrefours, faut se démerder. On a à peine fait 2 kilomètres qu’il se met cette fois à flotter pour de vrai. J’ai pas pris d’imperméable, je me demande déjà si c’est pas la première connerie de la journée.

On s’agrège dans un petit groupe, ça roule tranquillou. De toutes façons, on peut pas aller vite, vu qu’on s’arrête à tous les feux, et qu’on s’efforce de rouler sur les pistes cyclables.

Parlons en des pistes cyclables. Elles sont vraiment pourries : sales, en béton avec un joint tous les 3 m qui fait blang, putain, si on doit passer la journée là-dessus, ça promet !

Ils nous font passer dans des chemins agricoles à côté desquels nos routes les plus défoncées du Vexin font figure de billard. Route étroite, des nids de poule énormes, une attention de tous les instants pour pas se foutre en l’air. Comme ya toujours un putain de vent, on essaye de rouler groupés. Les dangers ( poteaux ! , bagnoles, trous, poireaux arrêtés n’importe comment, cyclistes à contre sens ) sont annoncés en flamand, on comprend rien, ça ajoute au stress.

Au bout d’une heure sous la flotte, je regarde mon compteur : on est à peine à 28 de moyenne ! Moi qui pensait qu’on allait faire sans forcer les 4 premières heures de plat à 35 de moyenne … mes illusions sont balayées aussi vite que les lourds nuages gris qui viennent de la côte.

Avec le froid et la pluie, l’envie de pisser vient vite. Premier arrêt express. On revient sur notre groupe sans forcer.

Vessie vide, le ciel se dégage. Ca va mieux.

Ichtegem. On arrive au premier point de contrôle. Des vélos partout. Coup de tampon, ravito, tiens, c’est bizarre, il est censé être au 46 ème kilomètre, mais j’en ai déjà beaucoup plus au compteur ( une petite dizaine, je me souviens plus Note 4 ).

C’est reparti. Encore la plaine nue et désolée, du vent, et des pistes cyclables pourries. Mais putain, comment ils font les gars ici pour aimer autant le vélo avec des conditions aussi désespérantes ?

On traverse Roeselare en plein centre ville ( c’est très beau, d’ailleurs ). Un paquet de 150 vélos en pleine ville sans aucune assistance. Ca remonte les bagnoles dans tous les sens, sur les trottoirs … personne ne prend de risque, mais c’est quand même le joyeux bordel.

On prend quelques relais, mais le fléchage est assez aléatoire et je me plante deux fois. Heureusement que les gars connaissent le parcours comme leur poche.

Comme j’en ai un peu marre de me faire chier à faire de la patinette, je gicle avec deux gars qui ont visiblement aussi envie de se dégourdir les jambes. Ahh, 10 km entre 45 et 50 km/h, ça fait du bien ! Sans doute pas raisonnable, mais je m’en fous, ça soulage. Virage sur les pavés, blam, je perds en même temps mon porte bidon et mon bidon dessus. Il donnait des signes de faiblesse depuis un moment, tant pis.




Warengem. 2ème contrôle. Ravitaillement identique au premier : Isostar, gauffres, bananes. J’aurais bien avalé un peu de salé, mais ya pas.

Ca repart. Un coup d’œil à la feuille de route, merde, il manque encore 40 kilomètres avant le premier berg. Je commence à en avoir marre du plat. C’est pas que ce soit physiquement difficile, mais c’est nerveusement éprouvant.

Encore du plat, encore du vent, encore des pistes cyclables, la moyenne ne décolle pas de 28 km/h.

Et puis d’un seul coup, on rentre dans un secteur pavé. Le choc. Rien à voir avec nos belles zones pavées de centre ville ! Non, là c’est du sévère. Mal posés, disjoints, agressifs, humides en haut, boueux en bas. Au bout de 200 m, j’ai compris que c’était pas mon truc, les pavés. D’ailleurs les gars me passent facilement ( y compris Olivier qui semble à l’aise malgré son cintre de triathlon ) alors que j’en suis encore à chercher la trajectoire, le bon braquet, et la position des mains sur le cintre. Ahh, les mains, ça brûle, et comme un con, j’ai pas pris de gants.

Fin du premier secteur, il n’a fait que 2 ou 3 kilomètres parfaitement plats, mais j’ai déjà les épaules et les avants bras en compote. Ca présage rien de bon pour l’avenir.

En même temps, ça change. Et puis le relief, lui aussi, commence à apparaître peu à peu. Un œil au compteur : 130 km. On est à mi distance, le plus difficile est à venir, mais c’est aussi le plus intéressant. Je suis presque soulagé d’en avoir fini avec le plat, et de sentir qu’on va enfin aborder ce pour quoi on est venu : la partie mythique du parcours, avec la succession des bergs.

Deuxième secteur pavé, cette fois en légère montée. J’essaye de faire mieux que pour le premier. C’est fou l’énergie qu’on dépense pour avancer aussi lentement. Je cherche la moindre partie plate, y compris en roulant sur le côté, dans la boue et l’herbe. Je manque de me péter la gueule. Du calme Bourricot, t’as pas fais tout ça pour te foutre en l’air maintenant, alors que les choses sérieuses commencent.

Fin du secteur. Les mains en feu. Tiens, Olivier ne m’a pas passé sur ce secteur là.
Je l’attends un peu, en haut, on repart, il se plaint qu’un de ses cales s’est dévissée.

Pas de souci, lui dis-je, faut s’arrêter tout de suite pour resserrer ça, pas la peine de risquer une chute.

On s’arrête. Il déchausse. CRRAC. Malaise : la cale en plastique ( une Look rouge ) est restée dans la pédale. On regarde de plus près : elle est cassée, et il n’y a plus qu’une seule vis. MERDE.

Que faire ? appeler l’assistance ? oui mais si c’est pour attendre le balai pendant 3 heures sur le bord de la route, autant continuer comme on peut jusqu’au prochain contrôle, qui doit être à 20 kilomètres, environ.

Tant pis, donc on repart comme ça, Olivier sur une jambe, et moi envisageant déjà le pire : un abandon de sa part avant même d’avoir atteint le premier des 17 bergs.
Il arrive peut de temps après , le premier berg : le Molenberg. Je le passe facilement, sur le 39 x 24. Ca me rassure, c’est plus facile que ce que j’imaginais. J’attend Olivier en haut. Il est obligé de le monter à pied. C’est con.

Plus loin, on demande à un signaleur s’il connaît un marchand de cycles à proximité : le gars réponds ( en tout cas, c’est ce qu’Olivier comprends ) que tout est fermé le samedi. L’avenir s’assombrit. Encore un secteur pavé. Puis le deuxième berg : le Wolvenberg. Facile, aussi. Même punition, pour Olivier, qui est contraint de le monter à pieds.

Après 25 km « sur une jambe » Olivier se plaint de douleurs. Ca m’étonne pas. On arrive péniblement à Oudenaarde, point de contrôle n°3, où on a prévu de prendre une décision pour la suite. Je suis pessimiste.

Arrivé en ville, je laisse Olivier à un carrefour et fait un rapide aller / retour le long d’une avenue commerçante, dans l’espoir de trouver un bouclard. Rien. Je reviens vers Olivier, qui pendant ce temps s’est renseigné : oui, il y a un marchand de vélo à deux kilomètres. Oh putain, l’espoir revient. Un kilomètre, deux. Rien. Angoisse. Et puis, si finalement, le parcours passe devant un très beau magasin. Il est ouvert. On est sauvés !

Changement de cale, j’en profite pour acheter une petite burette d’huile car ma chaîne commence à couiner.

On repart, pour se faire arrêter 500 m plus loin par un pont levis qui laisse passer une péniche. Un gars, un peu inquiet, vient me voir pour me demander combien j’ai au compteur : j’ai 173 km, comme lui, et on n’a toujours pas passé le contrôle prévu au 160 ème.

Le pont levis s’abaisse. Le Contrôle est juste après. Toujours la même chose. Isostar, banane, gâteaux. Ca commence à m’écœurer, le sucré.

Allez, cette fois c’est parti pour de bon.

Une petite demi-heure de plat avec vent dans la gueule ( encore ces putains de piste cyclables ) et on arrive au pied du Vieux Quaremont ( Oude Kwaremont ). Facile ! ( même si cette fois je passe le 39 x 27 ). Finalement, ils n’ont rien de si terrible, ces bergs.

On redescend à peine qu’immédiatement on arrive au pied du 4ème : le Paterberg. Ca passe aussi. Il fait chaud, quand même , tout d’un coup, en haut !

Jusque-là, tout va bien, mais d’après ce que tout le monde dit, la grosse difficulté du jour est pour bientôt : c’est le Koppenberg.

On déroule dans la descente. Cela fait maintenant un bon moment qu’il n’y a plus de paquet, mais des petits groupes de 3 – 4 qui s’éparpillent.

J’ai soif, mais pas envie d’isostar. On suit un gars avec un beau maillot T-mobile. On passe devant un bar bien accueillant, Olivier veut s’arrêter, mais je lui suggère de le faire juste après le Koppenberg. On suit le T-Mobile. Ca monte. Ca monte encore. Tiens, c’est marrant, il n’a pas de plaque. Je me retourne : merde, ya plus personne derrière, on n’est plus sur le parcours. Demi tour. On repasse devant le bar. Cette fois, c’en est trop, on s’arrête.

Une bière, puis une deuxième, pour moi. C’est bon. J’aurais bien mangé un truc salé. J’ai des envies de fromage. Mais y’a rien.

On repart. Mon compteur indique 200 km, on arrive au Koppenberg ( annoncé au 184 ème ).

Ah, là, je reconnais que c’est du sévère : c’est étroit, ça monte très fort, les pavés sont terribles, et surtout, quasiment tout le monde est à pied. Allez, faut y aller. Je fais 20 m, ça va à peu près mais d’un seul coup le gars devant moi mets pied à terre. Merde. Je déchausse. J’essaye de repartir sur le vélo. Une, deux, trois tentatives, pas question de marcher, à la quatrième je réussis à remonter, mais à près 3 mètres j’abdique. C’est trop dur.

Sur pavés secs, et sans personne dedans, je dis pas, mais là, non.

J’ai vu un seul gars le passer : respect ! ( Y’en avait un autre, mais sur un VTT, je le compte pas ). Le lendemain, j’ai vu en direct les pros passer le Koppenberg sur Eurosport : Boonen devant, Bettini dans sa roue. Les 20 premiers sont passés, puis tous les autres à pied.

Juste après, c’est le Steenbeekdries. Très facile en comparaison, sauf que la descente, en pavés, interminable, est un vrai torture. J’ai failli m’arrêter pour chialer tellement j’avais mal aux mains. Je pouvais plus toucher mon cintre. En bas, j’attends Olivier. Rien. Inquiet. Au bout de 10 minutes, je l’appelle : en fait il m’a doublé dans la descente, j’étais tellement crispé que je l’ai pas vu, et a déjà passé le berg suivant, le Taaienberg.

Comme il commence a être un peu entamé par sa petite séance d’unijambiste, je lui demande de partir devant, je devrais revenir sur lui gentiment.

Taaienberg, j’ai tout fait dans le caniveau, pour éviter les pavés. Du coup, facile aussi.

A partir de là, j’avoue que mes souvenirs ne sont plus très clairs. Les bergs s’enchaînent maintenant sans discontinuer : Eikenberg, Boigneberg, Foreest, puis je rejoins Olivier dans Steenberg.

Ca commence à être difficile pour tout le monde. On passe encore 4 bergs ensemble : Leberg, Berendries ( on s’arrête en haut acheter de la flotte ) Valkenberg et Tenbosse. J’ai pas souvenir de trucs particulièrement difficiles. Même cuit, ça se passe assez bien.

253 Km au compteur, on arrive au dernier point de contrôle avant l’arrivée, à Brakel ( censé être au 232 ème ).

Là, faut pas s’exiter. La fin est proche, il ne reste que 28 km, mais avec le Muur de Gramont et le Bosberg.

Il commence à être tard. 19H30 environ quand on repart. Je suis inquiet pour Olivier qui est malade. Il frissonne. Et puis surtout il a la sale gueule du gars qu’est sur la réserve depuis déjà un bon moment. Notre pose s’éternise. J’ai froid. On touche au but, faut y aller maintenant.

On repart doucement. Je m’arrête pisser une ultime fois. Olivier passe devant. J’arrive à Geraardsbergen et dès le pied du Muur, je vois Olivier à pied. Je connais ça, et malheureusement, je peux rien faire pour lui. Je sais que quand on est mort, ya rien de pire que d’avoir en plus des potes avec soi, alors, en le passant, je lui dit que je rentre à la voiture, qu’il ne reste que 18 km une fois en haut, que le mieux c’est qu’il finisse tranquillement, qu’en cas de problème sérieux je viens le chercher en voiture.

Il est accompagné d’un autre breton, à pied aussi. Je sens que ces deux là vont se soutenir jusqu’à l’arrivée.

Je l’abandonne, donc, et je continue, seul.

Je sais plus très bien si c’est l’extrême fatigue, ou l’euphorie qui précède les derniers instants, mais je passe le Bosberg très facile, et me laisse descendre vers l’arrivée, à Ninove.

Je passe la ligne. J’arrête le compteur : 281.1 km

Encore quelques kilomètres pour rejoindre la voiture. Il fait nuit. Il est 21H00. Je suis inquiet pour Olivier. J’ai plus de batteries sur mon téléphone. Et puis j’ai un message : c’est lui, il termine au courage.

On fait tamponner notre carte à l’arrivée.

Et puis on nous donne un beau diplôme.

Je sais pas pourquoi, je crois que je vais le garder, celui-là.


Bourricot. Lundi 3 avril 2006.
















Quelques chiffres :

Temps total ( du départ à l'arrivée ) : 12H42
Distance : 281.1 km ( et encore, je vous épargne les 3 ou 4 derniers km pour retourner à la voiture après être passé sur la ligne )
Moyenne : 25.9 km/h ( pas de commentaire )

d'où j'en déduis le temps sur le vélo : 10H51, pas mal.

Ah bah tiens, quand je regarde ça, je me dis que si j’ai pas battu mon record de distance : ça c’était mon Houilles - Laval solo en 2002 ( 300 km approx ( +/- 10 ), j’avais pas compteur, en 11H20 de porte à porte ) mais j’ai sans doute égalé, et probablement battu, mon record de temps de selle !

Note 1 : Ename, c’est un quartier d’Oudenaarde. Le Ronde y passe. On est même passés devant la brasserie ! ( km 170 environ )

Note 2 : Dit aussi Kapel Muur ( vu qu’il y a une chapelle en haut ! )

Note 3 : J’ai jamais rien compris à la Belgique. Faut dire que je cherche pas trop non plus. Mais bon, je m’y sens bien, je les aime bien.

Leurs bières, aussi.

Note 4 : Et oui, en regardant le parcours détaillé, ils considère que le départ est situé non pas à Brugge, mais à Sint-Pieters, proche banlieue, au point de départ officiel de l’épreuve pro.

PS : A propos des pavés qui m’ont vraiment ruiné les bras et les épaules, je viens d’avoir un commentaire de la part d’un gars qui a fait à la fois Paris-Roubaix et le Ronde. Verdict : les pavés de Paris-Roubaix c’est, je cite : « de la gnognotte » comparés à ceux du Ronde.


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Asinus ad lapidem non bis offendit eundem
Vtiti
Nouveau membre
23 messages postés
   Posté le 03-04-2006 à 19:17:56   Voir le profil de Vtiti (Offline)   Envoyer un message privé à Vtiti   

Chapeau !!!

Ça va vraiment être trop facile les 24h solo de Vitré avec cet entraînement
A donf
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A donf
268 messages postés
   Posté le 04-04-2006 à 08:16:28   Voir le profil de A donf (Offline)   Envoyer un message privé à A donf   

7h30 du mat' : j'arrive tôt pour éviter les bouchons de ce énième jour de grève mais quel plaisir de lire tranquillou ces 2 exploits si bien raconté : je les voyais presque en live intégral.

Extraordinaire les gars! Cela l'est d'autant plus que vous avez réussi votre challenge, quelle motivation! Perso, je trouve cela presque surhumain! A bientôt pour de nouvelles aventures...
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